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L'abbesse de Fontevraud, chef de l’ordre fontevriste

Peinture de l'abbesses Gabrielle de Rochechouard

De 1115 à 1792, 36 abbesses se sont succédé à la tête de l’Abbaye royale de Fontevraud. Partez À la rencontre de ces femmes qui, dès le Moyen Âge, dirigeaient des religieuses, mais aussi… des religieux.

L’ABBESSE, REPRÉSENTANTE DE LA VIERGE MARIE

QUI SONT LES ABBESSES MARQUANTES DE FONTEVRAUD ?

  • 1115-1149 : Pétronille de Chemillé, première abbesse de Fontevraud à la suite de la mort du fondateur Robert d’Arbrissel.
  • 1304-1342 : Aliénor de Bretagne, seizième abbesse de Fontevraud et fille de Jean II de Bretagne et Béatrice d’Angleterre.
  • 1637-1670 : Jeanne-Baptiste de Bourbon, fille d’Henri IV de France, dernière abbesse des Bourbon.
  • 1670-1704 : Marie-Madeleine de Rochechouart, abbesse surnommée “la perle des abbesses”.
  • 1765-1792 : Julie d’Antin, la 36ème et dernière abbesse de Fontevraud.

 

LE RÔLE DE L’ABBESSE

Pour comprendre le rôle des abbesses à Fontevraud, il faut revenir à la création de l’Abbaye, en 1101, par Robert d’Arbrissel. D’emblée, le prédicateur imagine un système très original, dans lequel une communauté religieuse mixte est dirigée par une femme.

 

« L’abbesse était en quelque sorte une figure de Marie. Elle représentait la Vierge, et les moines représentaient Saint-Jean. Ils devaient donc respecter l’amour filial qu’il y a eu entre Marie et Saint-Jean, et servir l’autorité supérieure représentée par l’abbesse », explique Alix Brunel, médiatrice à l’Abbaye royale de Fontevraud.

VOEUX DE CHASTETÉ, SILENCE, OBÉISSANCE…

Dès 1115, la première abbesse, Pétronille de Chemillé, fait les mêmes vœux que les religieuses et religieux qui l’entourent – pauvreté, chasteté, silence, obéissance, clôture – et participe à la vie de la communauté. L’abbesse côtoyait les moniales. Elle assistait aux offices, aux repas, et présidait aux chapitres, qui étaient en quelque sorte des conseils d’administration.

Parmi les vœux prononcés, un pourtant ne pouvait être rigoureusement tenu par la religieuse en chef : celui de clôture. « À partir du 17e siècle, au moins, l’abbesse vivait en dehors de la clôture, dans le palais abbatial, qui lui permettait d’accueillir ses invités, ses hôtes de marques, les princes et les princesses qui se déplaçaient pour visiter leurs parentes. »

En effet, sur environ deux siècles, cinq abbesses de la famille des Bourbons se sont succédées à Fontevraud. Parmi elles, Renée et Louise de Bourbon, respectivement tante et cousine de François Ier. Elle seront suivies par Gabrielle de Rochechouart de Mortemart, sœur de Madame de Montespan, surnommée par Louis XIV « la perle des abbesses » pour son érudition.

Fontevraud fut l’une des abbayes les plus puissantes sous les abbesses de Bourbon qui présidèrent l’Ordre de 1491 à 1670. Elles commandent un vaste réseau de chevaliers pendant les jours sanglants des guerres de religion en France de 1562 à 1598.

Peinture de la salle capitulaire de Fontevraud

… MAIS NI CLOÎTRÉES, NI PAUVRES

 

Au-delà de ses origines parfois royales, et presque toujours nobles, l’abbesse bénéficiait de fait d’un important statut, en tant que chef de l’ordre fontevriste.

 

« Elle se déplaçait dans de nombreux prieurés dans l’Ouest de la France et se rendait aussi parfois à Paris, pour vérifier les privilèges. Elle était aussi en charge de toute la gestion administrative des terres et du prélèvement des impôts. »

 

Dans ce quotidien très procédurier, l’abbesse se fait dirigeante d’entreprise et le vœu de pauvreté est lui aussi mis à mal : l’ordre a été très riche. Un adage disait : « partout, qu’il pleuve ou qu’il vente, l’abbesse de Fontevraud a rente ».

En 1792, la Révolution Française met un point final à près de sept siècles de vie monastique. L’Abbaye est pillée et les religieuses sont expulsées. Julie d’Antin, la dernière abbesse, prendra la fuite déguisée en paysanne en direction d’Angers.

De 1115 à 1792, 36 abbesses se sont succédées à la tête de l’Abbaye royale de Fontevraud.

1115-1149 : Pétronille de Chemillé, première abbesse de Fontevraud à la suite de la mort du fondateur Robert d’Arbrissel

1637-1670 : Jeanne-Baptiste de Bourbon, fille d’Henri IV de France, dernière abbesse des Bourbon

1670-1704 : Marie-Madeleine de Rochechouart, abbesse surnommée “la perle des abbesses”

1765-1792 : Julie d’Antin, dernière abbesse, la 36ème de Fontevraud

L’abbesse était en quelque sorte une figure de Marie. Elle représentait la Vierge, et les moines représentaient Saint-Jean. Ils devaient donc respecter l’amour filial qu’il y a eu entre Marie et Saint-Jean, et servir l’autorité supérieure représentée par l’abbesse.

Gisant Aliénor d'Aquitaine à l'Abbaye

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