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Le 3 Août 1814, marque la date d’ouverture de la maison-centrale de Fontevraud et de l’arrivée des 500 premiers condamnés. À travers les époques, la prison accueille des détenus au statut pénal divers, droit commun ou politique. Après sept siècles de vie monastique, une nouvelle histoire s’écrit dans les murs de l’Abbaye de Fontevraud.

Extérieur de la prison de Fontevraud

LE TEMPS PASSE ET LES USAGES DE L’ABBAYE ÉVOLUENT

 

En 1789, la Révolution bouleverse la France et scelle le sort de nombreux édifices religieux. Dans l’actuel Maine-et-Loire, Fontevraud n’échappe pas à l’Histoire. Après le départ des moniales, Napoléon décide de transformer l’abbaye en centrale pénitentiaire. Suivent 10 années de travaux et 150 ans d’occupation carcérale qui marqueront profondément l’histoire et l’architecture de Fontevraud.

 

Depuis la fondation de l’Abbaye royale en 1101 par Robert d’Arbrissel, l’architecture et les usages de l’Abbaye évoluent constamment depuis et ce depuis près de 1 000 ans.

  • De 1491 à 1670 : les abbesses Renée, Louise et Eléonore de Bourbon font reconstruire le cloître du Grand-Moûtier, le grand dortoir et les infirmeries.
  • À partir de 1804, 10 ans de travaux sont nécessaires pour transformer l’Abbaye en prison.
  • De 1963 à 1985, après la fermeture de la centrale, des restaurations sont engagées.
  • Aujourd’hui, l’abbaye évolue toujours, avec notamment la création du pôle énergétique en 2013, Fontevraud L’Hôtel et Fontevraud le Restaurant en 2014 dans le prieuré Saint-Lazare, et l’ouverture du musée d’Art moderne en mai 2021.

LA RECONVERSION DE L’ABBAYE

Après le départ des religieuses à la fin du XVIIIe siècle en 1792, l’Abbaye subit le saccage des habitants : pierres, bois, et carreaux des toitures disparaissent. Cependant, la commune arrive à arrêter le pillage en fermant les portes de la clôture mais il devient urgent de trouver une vocation à l’édifice, sérieusement menacé.

 

Plusieurs propositions sont avancées : aménager l’ancien monastère en hospice, en fabrique de toile à voiles ou bien en maison de détention.

Prisionniers de la prison de l'Abbaye de fontevraud

UNE MAISON DE DÉTENTION ET DE TRAVAIL

En 1801-1802, le ministre de l’Intérieur de l’époque, Chaptal, organise le système pénitentiaire. Les budgets des prisons ont été réduits et les prisonniers ont du travailler pour améliorer leur conditions de vie. Le projet de transformer le monastère en prison est unanime et répond à trois objectif : rendre effective la réforme pénitentiaire de 1791, enfermer le surplus de détenus, et tenter de résoudre partiellement les difficultés économiques.

 

Cette politique est facilitée par la disponibilité de grands biens nationaux tels que les abbayes et les châteaux. Au XIXe siècle, Fontevraud devient, après Clairvaux, la manufacture carcérale la plus importante de France.

 

FONTEVRAUD : LA CENTRALE PÉNITENTIAIRE LA PLUS DURE DE FRANCE

Emprisonner un individu en le privant de sa liberté d’aller et venir selon son gré l’exclut aussi de toute vie sociale : il ne peut plus accéder à la presse, son courrier est lu, ses visites limitées, et il lui est interdit de discuter avec un autre détenu afin d’éviter tout risque de corruption.

 

La discipline est stricte et applique le règlement des ateliers du 16 septembre 1816 qui libère les détenus du travail uniquement en cas de preuve d’une quelconque maladie. Après 1860, la salle capitulaire est d’ailleurs dédiée à l’exercice de la discipline carcérale.

 

Beaucoup de détenus tenteront de s’évader. Néanmoins, les gardiens et surveillants surnomment Fontevraud la prison « aux 1001 fenêtres et portes » en raison de son architecture inadaptée. En réalité, il est extrêmement difficile de s’échapper de la centrale de Fontevraud. Les fenêtres sont munies de barreaux solides et les rondes de surveillance sont nombreuses. Les rares évasions ou tentatives se sont généralement soldées par des échecs à l’image de la célèbre histoire de la triple évasion des détenus Roger Dekker, Gustave Merlin et Georges Damen le 5 juin 1955.

Les condamnés doivent obéir en silence. Toute désobéissance est punie soit par le cachot, soit par la salle de correction. Au sein de cette dernière, les détenus doivent parcourir 25 kilomètres par jour, au pas cadencé, et sans chauffage.

 

Les anciennes cellules des religieuses deviennent des dortoirs destinés à accueillir les détenus. Cinq niveaux sont édifiés dans l’église abbatiale afin de gagner de la place pour installer d’autres dortoirs et des ateliers. Progressivement, on tente de séparer les détenus par des cellules individuelles appelées « cages à poules ».

 

De cette abbaye devenue bagne, Jean Genet, dans son Miracle de la rose, écrit : « De toutes les centrales de France, Fontevrault est la plus troublante. C’est elle qui m’a donné la plus forte impression de détresse et de désolation, et je sais que les détenus qui ont connu d’autres prisons ont éprouvé, à l’entendre nommer même, une émotion, une souffrance incomparables ».

La première année, le nombre de détenus s’élève à 469 et se composait à la fois d’hommes, de femmes, et d’enfants. Le nombre maximal sera atteint en 1853 pour un total de 1826 détenus dans les bâtiments de Fontevraud. Ce chiffre diminuera à 894 détenus à la fin du XIXe siècle à pour compter une moyenne de 717 détenus entre 1900 et 1927.

 

L’abondance de cette population carcérale oblige de nombreuses modifications des espaces monastiques. Toutefois, par manque d’espace, des ateliers finiront par être installés dans les cours extérieures disponibles.

 

En plus des milliers de condamnés, Fontevraud accueillait un grand nombre de surveillants pour maintenir l’ordre dans la maison carcérale. Hébergés dans le village ou directement dans certains bâtiment de l’Abbaye, ce sont près de 150 surveillants qui, jour et nuit, devaient être présents pour faire face aux éventuelles tentatives d’évasion des plus déterminés.

RECONSTRUIRE FONTEVRAUD

Les différentes restaurations de l’Abbaye royale débutent dès le 19e siècle, après le classement du site au titre des monuments historiques.

 

L’architecte Lucien Magne intervient dès 1903 pour restaurer l’église abbatiale et les cuisines romanes : ces travaux effacent alors toute trace des dortoirs et ateliers de l’église. En 1963, lorsque les détenus quittent la centrale, le premier réflexe est de supprimer des traces de la prison.

 

Toutefois, quelques installations (transformateur, cages à poules, etc) sont conservées. Dorénavant, elles sont considérées comme faisant partie intégrante du patrimoine de Fontevraud.

Archive de la prison de Fontevraud

EXISTE-T-IL UNE CRYPTE À FONTEVRAUD ?

Durant la seconde moitié des années 1980, les archéologues fouillent le sol de l’église abbatiale. Plusieurs découvertes sont faites notamment des traces de culture datant d’avant la fondation et les traces de la première église.

 

La « crypte » visible aujourd’hui est un espace laissé volontairement ouvert pour accéder à ces vestiges. Une crypte funéraire, appelée aussi caveau des abbesses, a été retrouvée dans la nef, mais elle fut remblayée.

UNE MÉMOIRE VIVANTE : UNE EXPOSITION POUR COMPRENDRE

Depuis juillet 2019, Fontevraud vous propose une nouvelle salle d’exposition pour mieux comprendre cette période douloureuse à travers images d’archives, maquettes, objets d’époque et témoignages.

 

Grâce à de multiples partenariats, la nouvelle scénographie reproduit de nombreuses photographies d’archives, dont certaines datent de la fin du XXe siècle. Elles entrent en résonance avec les témoignages vidéo enregistrés par la Région Pays-de-la-Loire en 2013. Ceux-ci nous rappellent la proximité de la prison, dont la mémoire reste localement très vivante et dont les traces sont toujours visibles dans les murs de l’abbaye.

 

Afin de mieux comprendre cette période, l’équipe de Fontevraud a fait le choix de présenter une série d’objets d’époque. Issus du quotidien ou de la manufacture, ils illustrent la vie des détenus comme des gardiens. Classés au titre des monuments historiques depuis quelques années, la plupart sont issus des réserves de Fontevraud et n’avaient jamais été présentés.

Exposition sur la vie carcérale
Maquette et objets de la prison
Tenue et objets de l'ancienne prison
Porte et objets de la prison

Scénographie : Laurent Gendre

Photo : Léonard de Serres

Gisant Aliénor d'Aquitaine à l'Abbaye

PARCOURS & COLLECTIONS DE L’ABBAYE ROYALE DE FONTEVRAUD

 

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